Le Figaro
INVESTISSEMENT - Pas d'éclaircie en vue à court terme pour le secteur ducapital-investissement. Les difficultés rencontrées pour financer des opérations et les incertitudes économiques continuent à handicaper les fonds investissant dans les entreprises non cotées : malgré la bonne résistance de ces sociétés, les fonds réalisent toujours peu d'acquisitions et de cessions.
Après douze années de croissance effrénée, le secteur du capital-investissement a connu un « brusque retournement de situation au deuxième semestre 2022 », souligne une étude du cabinet Bain & Company. Alors que le début d'année était resté soutenu, la hausse des taux d'intérêt amorcée en mars par la Fed et en juillet par la BCE pour contrer l'inflation, a porté un coup d'arrêt brutal au marché mondial. Frileuses, les banques ont alors fermé le robinet du crédit devenu plus cher. « Elles ont été réticentes à consentir des prêts pour d'importants financements par dette avec effet de levier (leveraged buy-out, ou LBO) », pointe l'étude. Au niveau mondial, les montants de dette LBO émis l'an dernier ont chuté de 50 % par rapport à 2021. Les opérations de grande taille (supérieures à 1 milliard de dollars) ont été les premières à souffrir. Elles ont quasiment disparu au deuxième semestre. « La valeur des transactions les plus importantes n'a pas dépassé les 3 milliards d'euros en 2022, contrairement à 2020 ou 2021 », constate Guillaume Tobler, associé de Bain&Company. « La difficulté à sécuriser un financement pour des mega deals en est une raison. » Au final, le montant moyen des opérations a fondu de 20 % en moyenne l'an dernier. [..]
« L'incertitude, tueuse de transactions »
Depuis début janvier, pratiquement rien n'a changé dans le secteur du capital-investissement par rapport à fin 2022. Le marché des introductions en Bourse reste fermé en Europe et les opérations de fusions et acquisitions sont rares. « Même si l'on constate le retour timide de certains financements, le premier semestre devrait rester comparable au deuxième semestre 2022, en raison de la forte incertitude économique », avance Jérôme Brunet, associé chez Bain & Company.
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