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Le Monde

Ces PME pionnières du diamant de synthèse

Ces PME pionnières du diamant de synthèse

Moins polluant et moins cher, même s’il reste complexe à fabriquer, le diamant de laboratoire gagne du terrain face à son homologue extrait des mines.

  • 19 février 2023
  • min

Le Monde

Ces PME pionnières du diamant de synthèse

Alix Gicquel peine devant son coffre-fort. « Je crois que je me suis trompée de combinaison », s’agace cette ancienne chercheuse de 68 ans, spécialiste de la physique des plasmas, fondatrice de Diam Concept. Installée au sein d’Accelair, l’accélérateur d’entreprises du gazier Air Liquide situé sur un site ultra-sécurisé aux Loges-en-Josas (Yvelines), sa société fabrique des diamants en laboratoire depuis 2016. « Ah, voilà. J’ai trouvé », se réjouit cette femme fluette et énergique en tirant trois écrins noirs.

Le bureau est sans âme, mal chauffé et assombri par un lino gris. Le scintillement des pierres, que Mme Gicquel présente entre ses deux phalanges pour les flatter, lui accordera de la poésie. « Regardez, celui-ci est un diamant de couleur champagne. Il est obtenu en ajoutant un peu d’azote », explique-t-elle, avant d’esquisser un croquis « pour faire comprendre ».

Diam Concept reproduit en laboratoire le processus de création d’un diamant naturel. La pierre précieuse est issue de carbone transformé, par pression et température, dans le manteau terrestre à plus de 200 kilomètres sous terre, en une structure cristalline spécifique. Par un long processus, les flux de lave en fusion transportent la pierre à la surface de la terre. L’homme l’extrait de mines, ou la découvre dans les rivières.

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Le secteur aux aguets

A un jet de pierre, place Vendôme, Courbet est aussi à la recherche de fonds pour accélérer son essor. Fondée en 2017 par Manuel Mallen, ancien propriétaire de Poiray, et Marie-Ann Wachtmeister, designer suédoise, la marque reçoit ses clientes en étage, pour faire essayer tous les modèles vendus en ligne et promus sur les réseaux sociaux. Ils seront produits à la commande.

Enfin, Maty, chaîne de trente-cinq bijouteries adossée à un atelier de fabrication à Besançon, croit aussi à cette tendance de fond sur un créneau plus accessible. Notamment parce que « les femmes peuvent ainsi, à budget égal, s’offrir une pierre plus grosse que celle extraite », explique son PDG, André Ségura.

Reste à faire œuvre de pédagogie. Car le diamant de laboratoire est méconnu. « C’est encore un petit marché. La production de diamants naturels est estimée à environ 120 millions de carats, tandis que celle de diamants de laboratoire est de l’ordre de 7 à 8 millions de carats », observe Mathilde Haemmerlé, associée chez Bain & Company, chargée du secteur du luxe.

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