Communiqué de presse
Paris, 22 mars 2013 - Le private equity est parti pour faire un bon millésime 2013 dans les Amériques, alors que les marchés européen et Asie-Pacifique stagnent, selon la quatrième édition du rapport mondial sur le secteur du private equity publié par Bain & Company, conseil en direction générale et leader mondial du conseil aux fonds d’investissement.
« Le principal frein à la reprise du marché du private equity est l’écart persistant entre les attentes des vendeurs et les prix proposés par les acheteurs et ce, en dépit de conditions de financement particulièrement favorables » déclare Jean-Marc Le Roux, directeur général de Bain & Company. « Les niveaux de multiples d’entrée sont devenus difficiles à justifier en sortie compte tenu des perspectives de croissance en baisse dans la zone euro, notamment dans le sud. »
En Europe, le marché du private equity affiche deux facettes : un nord qui résiste face à un sud moribond. Les deals dans le sud pâtissent des conséquences de dette souveraine et des mesures d’austérité.
Les montants des capitaux engagés mais non encore appelés – (la poudre sèche ou « dry powder ») destinés aux marchés émergents dépassent ceux pour l’Europe occidentale.
Selon le rapport Bain & Company, l’évènement le plus marquant de 2012 en Europe a été la réduction des deals tant en nombre (-7 % par rapport à 2011) qu’en valeur (- 19%). Mais ces moyennes masquent un fort décalage entre un nord raisonnablement sain et un sud qui stagne. Le Sud de l’Europe a été pénalisé par de forts niveaux d’incertitude sur les sous-jacents économiques, en raison notamment des problèmes de dette souveraine et de pression fiscale. L’activité de deals a fortement ralenti en Italie (la valeur des buyout deals a diminué de 71% entre 2011 et 2012), en Espagne (-27 pourcent) et en France (-74 pourcent). En revanche, l’activité s’est maintenue en Allemagne, grâce à une économie forte (la valeur des buyout deals a augmenté de 105 pourcent entre 2011 et 2012), et au Royaume-Uni (+34 pourcent), protégé de facto des turbulences de la zone euro.
« Les transactions en France ont été moins nombreuses en 2012 car les investisseurs sont de plus en plus attentifs à développer des stratégies précises de création de valeur avant même d’acheter » explique Jérôme Brunet, associé chez Bain & Company et responsable France du pôle private equity.
Le private equity en Europe, qui avait emboité le pas de l’Amérique du Nord ces dernières années, a décroché l’année dernière. Les Etats Unis commencent à montrer des signes de redémarrage. Le rapport montre que les partenaires les plus motivés de chaque côté des transactions conclues en Europe l’année dernière étaient généralement les fonds eux-mêmes – les vendeurs, impatients de tirer profit des prix forts pour rendre du capital à leur investisseurs et les acheteurs, cherchant à faire travailler la poudre sèche. La clôture des comptes en 2012 a ainsi fait apparaître un nouveau record : 61% des buyout deals (en valeur) étaient le fruit de transactions de capital-investissement secondaire (sponsor-to-sponsor). Bain estime que ce type d’opérations entre fonds sera la source d’activité la plus probable pour le futur proche.
« Avec des conditions de levées de fonds encore difficiles, la vraie source de valeur pour les fonds d’investissement c’est le travail de post-acquisition. Nous observons une augmentation de l’interventionnisme de la part des fonds » constate Daphné Vattier, associée chez Bain & Company.
Principaux enseignements du rapport
- En 2012, le private equity en Amérique du Nord a envoyé des signaux positifs : les buyout deals ont augmenté en valeur de 23 pourcent en 2012. Les General Partners (ou GPs) sont optimistes quant à l’augmentation du nombre de deals et des investissements en 2013.
- L’activité des deals a stagné en Asie-Pacifique en 2012, les marchés indien et chinois ont touché le fond. Le Brésil, plus grand marché d’Amérique du Sud, est le mieux positionné des marchés émergents car il attire des capitaux et présente des opportunités de deals propriétaires (sans enchère).
- Les marchés de la dette sont à nouveau opérationnels. Dans un contexte durable de taux d’intérêts proches de zéro, les investisseurs sont avides de rendements là où ils peuvent les trouver. Avec des versements de capitaux dans des titres adossés à des prêts et des fonds communs de placement, la disponibilité et le coût de la dette sont revenus aux niveaux des années d’essor.
- Grâce à un marché de la dette solide, les conditions sont devenues plus favorables pour les deals public-to private (de sortie de cote) à l’origine du boom 2006-2007.
- Après avoir analysé toutes les entreprises cotées en bourse aux Etats-Unis, dont la valeur est évaluée entre 3 et 50 milliards de dollars (total enterprise value), Bain considère qu’environ six pourcent de ces entreprises ont le potentiel d’être des cibles pour des opérations public-to-private.
- Les GPs sont plus motivés que jamais pour vendre le stock toujours plus important d’investissements mûrs datant pour la plupart des années d’essor. Avec une pression sur les sorties autour de 2 000 milliards actuellement, le secteur espère une amélioration des trois canaux de sortie principaux :
- Le marché secondaire du private equity devrait s’élargir et s’approfondir : Bain estime que les retours sur les deals du marché secondaire (sponsor-to-sponsor) sont comparables aux autres types de deals tout en étant beaucoup moins risqués.
- Le flux croissant des fusions-acquisitions corporate, généré par les acquéreurs stratégiques qui cherchent de nouvelles cibles, notamment afin de compenser le ralentissement de leur croissance organique, peut créer de nouvelles opportunités de sortie.
- Les signaux les plus encourageants pour les introductions en bourse proviennent des Etats-Unis, où les marchés boursiers ont vu les actions revenir à leur niveau d’avant-crise. Ceci présage de très gros buyout deals qui devront potentiellement se tourner vers les marchés publics pour trouver des liquidités.
- Aux Etats-Unis, les investisseurs (les Limited Partners, ou LPs) augmentent ou vont augmenter les montants alloués au private equity (PE asset allocations & exposure) :
- o Les fonds de pension publics aux Etats-Unis ont augmenté leur exposition (target allocation) dans le private equity de 7,5 % à 8,3 % au cours de l’année 2012.
- Ils reconnaissent que, en moyenne, les retours du private equity ont performé par rapport aux autres classes d’actifs (soit revenus fixes, immobilier, valeurs mobilières cotées) sur le long terme et vont continuer à le faire à l’avenir.
- En revanche, les levées de fonds resteront difficiles tant que les retours cash sur les millésimes précédents n’auront pas nettement progressé.
- La pression sur les LPs pour optimiser leur retour sur investissement et le besoin pour les GPs de sécuriser le capital, pousse les deux parties à innover au travers de nouveaux modèles: des comptes séparés, des modèles de fonds non-traditionnels et des programmes d’investissement direct.
- Un tiers des 8 000 transactions effectués par les fonds de private equity ont créé 80 pourcent de la totalité des retours sur investissement – ce schéma est le même pour les deals européens.
Pour obtenir une copie de l’étude « Global Private Equity Report 2013 » ou pour programmer une interview avec Domenico Azzarello, Directeur Général, Jean-Marc Leroux, Responsable du pôle Private Equity ou Daphné Vattier, associée de Bain & Company, veuillez contacter :
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