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Communiqué de presse

Le rapport sur les perspectives économiques du marché du travail en 2030

Le rapport sur les perspectives économiques du marché du travail en 2030

Population vieillissante, automatisation et montée des inégalités seront à l’origine du plus important bouleversement de ces 60 dernières années. Bain & Company alerte les entreprises sur l’impact de ces trois facteurs pour elles

  • 15 mars 2018
  • min

Communiqué de presse

Le rapport sur les perspectives économiques du marché du travail en 2030

POPULATION VIEILLISSANTE, AUTOMATISATION ET MONTEE DES INEGALITES SERONT A L’ORIGINE DU PLUS IMPORTANT BOULEVERSEMENT DE CES 60 DERNIERES ANNEES

Dans son nouveau rapport, Bain & Company alerte les entreprises sur l’impact de ces trois facteurs pour elles

Paris, le 14 mars 2018 – Les grands groupes mondiaux sont prévenus : le triple choc du vieillissement de la population, de l’automatisation des nouvelles technologies et de la montée des inégalités pourrait créer le plus grand bouleversement que le monde ait connu depuis 60 ans. Le nouveau rapport de Bain & Company, Labor 2030: The Collision of Demographics, Automation and Inequality, révèle que l’impact de ces forces au début des années 2020 pourrait déclencher une transformation majeure dont les répercussions se feront ressentir pendant plusieurs décennies. Les dirigeants doivent relever le défi d’intégrer les effets de tels changements pour leurs entreprises, les secteurs dans lesquels ils opèrent et l’économie globale en général.


« Fonctionner dans un environnement en mutation fait partie du quotidien des entreprises et des investisseurs. » explique Karen Harris, directrice générale du pôle Macroéconomie de Bain & Company et auteur du rapport. « Néanmoins, nos recherches montrent un niveau inhabituel de volatilité pour les décennies à venir à cause de ces trois facteurs – démographie, automatisation et inégalité – qui peuvent se combiner de manières différentes, en se renforçant les unes aux autres, parfois en s’annulant. Cette dynamique rend les prévisions sur les conditions économiques plus difficiles. »

L’ère d’abondance de main d’œuvre se termine

L’abondance de main d’œuvre qui a dynamisé la croissance économique depuis les années 1970 –stimulée par l’entrée des femmes dans le marché du travail, l’ouverture de la Chine et l’Inde, et la génération baby-boom– est aujourd’hui en baisse. La majorité de la population active mondiale vieillissant rapidement, la croissance de la main d’œuvre disponible ralentit aussi. Aux Etats-Unis, par exemple, Bain prévoit une diminution de la croissance de la population active de 0,4 pour cent par an dans les années 2020. Ce ralentissement pourrait se traduire par une baisse du PIB de 5,4 billions de dollars en 2030 dans les pays de l’OCDE.

Avec la stagnation ou la baisse de la population active dans plusieurs marchés, la croissance économique devrait ralentir. Dans ce cas, les gouvernements doivent faire face à plusieurs défis majeurs, dont la hausse des coûts de santé, le montant des retraites et une dette élevée. Sur une note plus optimiste, les salaires autrefois à la traîne des employés peu ou pas qualifiés des pays développés devraient être les bénéficiaires de ce nouvel équilibre offre-demande.

La hausse de la productivité résout un problème… mais en crée un autre

Face à une plus forte pénurie de main d’œuvre, les entreprises et investisseurs pourraient se tourner de plus en plus vers l’automatisation, qui, à son tour, stimulerait la productivité du travail de 30 pour cent en moyenne (comparé à 2015). Cette productivité devrait continuer à augmenter.

Mais pour grandir, les économies ont besoin que production et demande soient alignés. Les analyses de Bain montrent que l’automatisation pourrait pousser le potentiel de production bien au-delà du potentiel de demande. Dans le scénario de base, une propagation rapide de l’automatisation pourrait éliminer 20 à 25 pourcent des emplois actuels –ce qui représente 40 millions de travailleurs à recaser– et réduire l’augmentation des salaires pour beaucoup d’autres.

Les bénéfices de l’automatisation n’atteindraient que 20 pourcent des travailleurs –surtout ceux aux salaires et compétences les plus élevées– ainsi que les détenteurs de capital. La rareté de travailleurs hautement qualifiés pourrait pousser leurs revenus encore plus haut relativement à ceux des travailleurs moins qualifiés. L’automatisation a donc le potentiel d’accroître significativement l’écart de revenus et par ricochet, l’écart de richesse.

Comment l’écart de revenus menace la croissance

L’inégalité peut être due à de nombreux facteurs. En effet, le vieillissement de la population accroit traditionnellement les écarts de richesse car les foyers dont la moyenne d’âge est plus élevée ont tendance à avoir des niveaux de richesse cumulée plus élevés que les foyers plus jeunes au même niveau socio-économique.

L’impact de l’automatisation sur les revenus varie. Le scénario de Bain démontre que l’automatisation entrainera un changement d’emplois pour 20 à 25 pourcent de travailleurs américains, et celle-ci touchera plus fortement le bas de l’échelle. L’analyse Bain montre que les employés ayant des revenus annuels entre 30 000 et 60 000 dollars peuvent subir le plus fortement les effets de l’automatisation : jusqu’à 30 pourcent d’entre eux pourraient devoir changer d’emplois. L’automatisation devrait avoir moins d’impact sur les salaires entre 60 000 et 120 000 dollars par an, et un impact réduit sur les salaires au-dessus de 120 000 dollars par an.

Quelles conséquences pour les entreprises ?

Pour les entreprises, Bain a identifié huit conséquences directes de ce scénario :

  • Suivre avec prudence les mouvements de marché … car la volatilité s’accroîtra. Les équipes de direction devraient se préparer à un climat des affaires plus turbulent en faisant de la résilience une priorité stratégique.
  • Les marchés de la classe moyenne risquent de s’éroder. Les entreprises de grande consommation et services devront clairement marquer leur territoire dans l’ensemble du spectre socioéconomique car le paysage peut fortement varier dans la décennie à venir au moment où les investissements dans l’automatisation commencent à décliner.
  • S’attendre à une montée des taux d’intérêt. La demande de capital pour maintenir l’automatisation lors de la décennie à venir, combinée à des évolutions démographiques, pourrait temporairement faire basculer quelques économies vers une croissance contrainte par l’offre. Ceci pourrait provoquer une montée des taux d’intérêt. Les dirigeants d’entreprise et les investisseurs enclins à l’attentisme se rendraient vite compte du court délai pour réagir dont ils bénéficieraient.
  • L’automatisation pourrait engendrer 10 à 15 années de croissance suivies par une dégringolade. Bain prévoit que l’investissement dans les nouvelles technologies d’automatisation au cours de la prochaine décennie suivra le même schéma que toutes les vagues majeures d’investissement de capital. Les premiers entrants dans cette vague d’investissement bénéficieront d’opportunités majeures.
  • La main d’œuvre qualifiée à haut revenu deviendra de plus en plus rare. Alors que la guerre des talents s’intensifie, les entreprises leaders investiront davantage pour attirer, faire grandir et retenir les meilleurs talents. En s’assurant que les équipes soient le plus productives possible.
  • Les dépenses des baby-boomers atteindront son plus haut niveau dans les années 2020 avant de diminuer. Les entreprises et investisseurs doivent prendre en compte une stagnation potentielle de la demande vers la fin de la décennie. A ceci s’ajoutent d’autres facteurs de risque qui pourraient commencer à voir le jour dans d’autres parties du paysage macroéconomique.
  • Il pourrait y avoir davantage de présence étatique dans un plus grand nombre de pays. Pour les entreprises et investisseurs actifs, une régulation plus contraignante et le renforcement des lois antitrust pourraient rendre la croissance plus difficile et obliger les entreprises à limiter leur diversification. Une attention particulière serait portée aux grandes entreprises technologiques à cause de leur taille et puissance concurrentielle, et ce malgré la forte valeur qu’elles auront créée pour les consommateurs.
  • Les conflits intergénérationnels pourraient s’accroître, et affecter les entreprises. Pour les entreprises et les investisseurs, le soutien du gouvernement à l’une ou l’autre population pourrait induire les augmentations ou diminutions des schémas de dépense et des opportunités business. Contrario, une balance qui pencherait vers les foyers actifs pourrait rendre plus fragiliser les produits et services dédiés aux seniors. Les entreprises, les équipes de direction et même les actionnaires devront prendre en compte les investissements du gouvernement lorsqu’ils devront faire face aux problématiques de dépenses liées à la retraite, la pénurie de travailleurs hautement qualifiés, la pression sociale pour résoudre le problème de perte d’emploi et la baisse des revenus des travailleurs peu ou pas qualifiés.

« L’économie mondiale finira par se remettre d’un déséquilibre temporaire, mais ce sera un vrai défi à relever. » explique John Hazan, associé en charge du pôle de compétences Organisation. « De toute évidence, il n’y a pas de formule magique pour gérer des bouleversements macroéconomiques majeurs, mais les entreprises peuvent se prémunir de l’impact du bouleversement du paysage macroéconomique. Elles doivent s’y préparer et se positionner pour mieux vivre ce changement. Les entreprises qui peuvent absorber les secousses et qui réussiront à s’adapter rapidement auront le plus de chances de s’épanouir lors des difficiles années 2020 et au-delà. »


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Pour obtenir une copie de l’intégralité du rapport « Labor 2030: The Collision of Demographics, Automation and Inequality », veuillez contacter :


Bain & Company Tél : 01 44 55 75 75

Stéphanie Herrmann, stephanie.herrmann@bain.com 

Caroline Detalle, caroline.detalle@bain.com

Image 7 Tél : 01 53 70 74 70

Florence Coupry, fcoupry@image7.fr

Charlotte Mouraret, cmouraret@image7.fr


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