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Press release

Les fusions-acquisitions sont de retour

Les fusions-acquisitions sont de retour

Dans son quatrième rapport annuel sur les fusions-acquisitions, Bain & Company constate qu’avec près de 6000 milliards de dollars investis dans des opérations de M&A, 2021 a dépassé les attentes. Le nouveau rapport de Bain analyse les trois leviers principaux de réussite d’une fusion-acquisition et offre un panorama des perspectives d’avenir pour 10 secteurs d’activité.

  • 8 février 2022
  • min

Press release

Les fusions-acquisitions sont de retour

Paris, le 08 Février 2022 - Les dealmakers se sont précipités pour acquérir des entreprises avec un potentiel de transformation rapide. Dans un marché chauffé à blanc, les multiples ont atteint un niveau record de 15,4 fois l'EBITDA. Les actifs des secteurs de la Tech et de la Santé se sont particulièrement démarqués avec des multiples médians atteignant respectivement 25 et 20 fois l’EBITDA.

Malgré ces montants de valorisation élevés, la nouvelle étude de Bain & Company permet d’être optimiste pour 2022. Cette enquête mondiale, menée auprès de plus de 280 dirigeants, montre que 89 % d’entre eux s'attendent pour 2022 à un même nombre de transactions, voire à une augmentation. Le contexte est fondamentalement favorable à la conclusion d’accords et les signaux du marché suggèrent que la robustesse du marché stratégique du M&A va perdurer.

En 2021, les transactions réalisées par les entreprises ont augmenté de 47 % (vs 2020). Parallèlement, pour les transactions impliquant des investisseurs, des Special Purpose Acquisition Company (SPAC) et des fonds de capital-risque (VC), le taux d’augmentation s’élève à plus de 100%.

"Ce n'est plus le marché des fusions et acquisitions de nos parents", déclare David Harding, associé de Bain & Company, "l'histoire moderne des fusions-acquisitions est beaucoup plus complexe. Les dealmakers sont confrontés à des multiples exponentiels, et à une diversité croissante des types de transaction, avec des modèles alternatifs. Nous avons écrit ce rapport pour aider les dirigeants à créer de la valeur grâce aux fusions-acquisitions, malgré un environnement complexe".

Ce nouveau rapport explore les opportunités offertes par l’évolution du marché M&A. Les conditions de réussite d’une opération de fusion-acquisition sont nombreuses. L’expérience est le facteur numéro un de succès, les acquéreurs expérimentés créant des taux de rentabilité pour l’actionnaire (Total Shareholder Returns) supérieurs.
   
"Pour suivre le rythme des tendances qui transforment leur secteur d’activité - tendances accélérées, pour beaucoup, par la pandémie de Covid-19 - les entreprises ont recours aux fusions-acquisitions, tout en faisant face à des prix élevés et à une concurrence intense", déclare Andrei Vorobyov, associé au sein du département M&A de Bain & Company.

Le rapport de Bain & Company explore les trois leviers que les dirigeants doivent maîtriser pour réussir sur ce marché en pleine effervescence : la rétention des talents, l’ESG, et le renforcement de la règlementation. 

La rétention des talents : un facteur clef de réussite 

Pour les spécialistes des fusions-acquisitions, la rétention des talents est le principal levier de succès.  À tout moment, une opération de fusion-acquisition peut susciter de l’inquiétude chez les collaborateurs. Ils peuvent alors envisager d’autres options et accepter un poste dans une autre entreprise. Un risque d’autant plus avéré que le marché du travail est aujourd’hui en pleine effervescence.

À titre d’exemple, dans le secteur de la Tech, plus de 75 % des cadres dirigeants estiment que garder les talents est aujourd’hui plus difficile qu'il y a trois ans. Deux raisons à cela : l'incertitude de nombreux collaborateurs quant à leur rôle dans la future organisation et les alternatives attrayantes offertes par le marché du travail.

Pour réussir à fidéliser les talents, les entreprises doivent être proactives, aussi bien à l’étape de due diligence qu’à celle de l’intégration. Pour mobiliser les collaborateurs, il s’agit donc de donner une vision solide et convaincante de l’avenir.

Autre levier de réussite, L’ESG : les dealmakers sont en retard sur la question

De plus en plus, les critères ESG sont des marqueurs de performance d’une entreprise. Pour autant, seuls 11 % des responsables de fusion-acquisition considèrent régulièrement les critères ESG dans une négociation de fusion-acquisition. Mais 65 % espèrent que, dans leur entreprise, l'accent sera mis sur l'ESG. Dans le secteur des biens de consommation, par exemple, 68 % des dirigeants considèrent l'ESG comme un moyen de gagner des parts de marché, d'améliorer leur image de marque et d'attirer des clients. Dans le secteur de l'énergie, les transactions liées à la transition énergétique représentaient, en 2021, environ 20% de toutes les opérations supérieures à 1 milliard de dollars. D’après la nouvelle étude de Bain, pour rendre les actifs existants plus verts, les entreprises du secteur de l’énergie, en 2022, recourront encore plus aux fusions-acquisitions 

Plus qu’un élément parmi d’autres de la checklist à contrôler lors du processus de fusion-acquisition, l’ESG doit devenir central dans les transactions. Plusieurs modalités sont possibles : une acquisition peut être motivée par l’ESG et s'appuyer sur une thèse ESG ; ou, motivée par d’autres éléments, l’acquisition se fait en ayant à l’esprit les considérations ESG. 
À terme, pour être performant, plusieurs actions seront nécessaires : lier la stratégie ESG de l'entreprise à la stratégie de fusion-acquisition, intégrer la durabilité dans chaque thèse de transaction et faire de l'ESG un facteur clé de la valeur d’une transaction.

Le renforcement de la réglementation : un enjeu à prendre en compte pour la réussite d’une fusion-acquisition, en particulier en Chine

Aux États-Unis, en Europe occidentale et en Chine, l’application accrue des lois antitrust, combinée aux préoccupations croissantes en matière de sécurité nationale, oblige les dirigeants d’entreprise à s’interroger, dans de nombreux cas, sur les chances de réalisation de la transaction. Pour preuve, en 2021, plusieurs accords, pourtant très médiatisés, ont été abandonnés en raison de l'opposition du gouvernement. Or cette surveillance de la part des États devrait s'intensifier en 2022.

2021 a apporté de nouvelles donnes géopolitiques, avec, notamment, des mesures répressives de la Chine à l’égard des grandes entreprises. Cependant, malgré sa réglementation renforcée, ce pays reste un marché stratégique pour la croissance. Pour réussir sur le marché chinois, les acheteurs doivent réévaluer leurs attentes, prévoir des délais d'approbation plus longs, se préparer à de plus grandes exigences en matière de diffusion de l’information et résoudre les enjeux d'antitrust et de sécurité des données. De plus, les multinationales doivent gérer de manière séparée du reste, leurs activités en Chine et ajouter des opérations spécifiques à la Chine lorsqu'elles cherchent à y acquérir une entreprise.

Tendances et perspectives dans les principaux secteurs d’activité

- Tech : les grandes entreprises du secteur de la Tech achètent chaque année des dizaines de petites sociétés. Elles sont nombreuses à conclure un accord toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Leur but : ajouter des compétences précieuses pour améliorer leur activité principale. L’étude de Bain & Company montre que 96% des fusions-acquisitions accomplies par les grands acteurs de la Tech concernent des transactions d'une valeur inférieure à 500 millions de dollars. Cette stratégie - qui consiste à acquérir des sociétés de petite taille - nécessite une approche spécifique : les acquéreurs doivent se concentrer sur les talents, et préserver la culture et les compétences qu'ils achètent. Les synergies de revenus deviennent également un élément essentiel ; car, avec ces transactions plus petites, le potentiel de synergies des coûts diminue.

- Santé : en 2021, les fusions-acquisitions stratégiques dans le secteur de la santé ont atteint une valeur totale de 440 milliards de dollars, soit une augmentation de 44 % en regard de 2020.  Tout le secteur de la santé est revenu au niveau d'avant la pandémie. Pour 2022, Bain & Company prévoit que les sociétés pharmaceutiques à petite et moyenne capitalisation continuent de jouer un rôle important sur le marché. Ceci en raison notamment de l'importance croissante des médicaments spécialisés et des biosimilaires. Autres tendances à prévoir : la consolidation des fournisseurs des systèmes de santé, motivée par la recherche d'économies d'échelle et de baisse des coûts. Quant aux acteurs de la medtech, ils rechercheront des transactions susceptibles d’améliorer leur position de leader dans leurs catégories.

- Biens de consommation : face aux nouveaux-venus, les grandes entreprises historiques de biens de consommation sont en perte de vitesse dans la course à la croissance.  Les fusions-acquisitions sont pour elles un levier essentiel pour revenir dans le jeu. Le rachat de petites marques représente désormais 75 % du volume des fusions-acquisitions dans le secteur des biens de consommation. Il y a dix ans, c’était 50 %. La nouvelle étude de Bain le souligne : les entreprises, dans le secteur des biens de consommation, qui acquièrent fréquemment d’autres marques dépassent leurs pairs, avec un taux de croissance des ventes deux fois supérieur à la moyenne du secteur.

- Distribution : pour beaucoup de distributeurs, le M&A est le moyen le plus rapide pour développer sa compétitivité et acquérir de nouvelles compétences. Le partenariat avec une société de quick commerce ou son acquisition offre aux distributeurs en place plusieurs avantages : de l’agilité, une force de livraison hyperlocale, des réseaux de chauffeurs établis et des capacités logistiques de livraison supplémentaires.

- Médias et divertissement : ces dernières années, le moteur essentiel des fusions-acquisitions dans ce secteur a été le passage au streaming. Pour augmenter l'engagement de leurs clients, ces entreprises se lancent dans des fusions-acquisitions qui leur permettront de s’ouvrir à de nouvelles activités, tels que les jeux vidéo, le fitness et les paris en ligne. Dans cette évolution du secteur, le marché asiatique mène le jeu, avec, en Chine, WeChat. En une seule et unique plateforme, WeChat réunit en effet médias sociaux, jeux en ligne et e-commerce. Selon l’étude de Bain, ce développement du multi-canal devrait générer de plus en plus de fusions-acquisitions.

- Télécommunications : en 2021, les fusions-acquisitions dans le secteur des télécommunications ont fait un bond considérable avec un accroissement du montant total des transactions de 48 %, pour l'essentiel lié à la consolidation des réseaux des télécommunications. Plutôt que de recourir à des fusions-acquisitions traditionnelles, de plus en plus d’entreprises de télécom s’orientent vers différents types de joint-venture. Ces partenariats fournissent en effet les synergies nécessaires à la consolidation des réseaux, tout en permettant aux partenaires de conserver leur indépendance.

- Paiements : dans le secteur des paiements, l'activité la plus en vogue est le "buy now pay later (BNPL) qui représente désormais 5 % des ventes du e-commerce en Angleterre. Aux États-Unis, le BNPL devrait même être multiplié par 15 au cours des trois prochaines années. C’est un potentiel de 1 000 milliards de dollars de transactions. Les acteurs historiques des paiements se précipitent pour prendre part à cette évolution du secteur : en 2021, les transactions BNPL ont représenté 50 % de la valeur des opérations dans les paiements. Un exemple emblématique : l'acquisition par Square de la société BNPL, Afterpay, pour 29 milliards de dollars.

- Banque : le secteur bancaire est aujourd’hui prêt pour une activité intense de fusions-acquisitions. Avec la période de taux d’intérêt faibles et d’incertitude économique, il a été difficile pour les banques d'augmenter leurs revenus de manière organique. D’où l’importance des fusions-acquisitions comme levier de croissance. Dans les années à venir, celles-ci pourraient représenter 50% de l’augmentation des revenus du secteur bancaire, au lieu du taux actuel, déjà élevé, de 35 %. Cependant, les banques traditionnelles sont confrontées à une concurrence croissante de la part des fonds d’investissement, des banques digitales ayant levé d’important financements et des entreprises du secteur de la Tech.

- Assurance : trois objectifs majeurs ont été à l’origine de transactions dans le secteur de l'assurance en 2021 : l’acquisition de nouvelles compétences, l’évolution des canaux de distribution et les effets d’échelle. Les acquisitions de compétences liées à la connaissance client et aux données sont de plus en plus importantes dans ce secteur. Parallèlement, la pandémie de Covid-19 a changé la donne pour la distribution. Bain s’attend à ce que, dans les années à venir, le secteur de l'assurance enregistre une suite de transactions qui conduiront à des transformations significatives.

- Automobile : malgré une pénurie mondiale de semi-conducteurs et d'autres effets persistants de la pandémie de Covid-19, les fusions-acquisitions, dans le secteur de l’automobile, ont plus que doublé en 2021. D’après le rapport de Bain & Company, cette augmentation des fusions-acquisition dans l’automobile va se confirmer. La raison ? Des éléments disruptifs, tels que la mobilité électrique, la numérisation, et l'automatisation, obligent les fabricants à acquérir de nouvelles compétences/actifs plus rapidement que par une croissance organique.

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Contacts Presse

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