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ArianeGroup, l'Odyssée de l'Espace

ArianeGroup, l'Odyssée de l'Espace

Né en 2014 de l’ambition commune d’Airbus et de Safran de porter l’industrie spatiale européenne au plus haut niveau, ArianeGroup est aujourd’hui un leader mondial de l’accès à l’espace. Matthieu Vigneron, Partner chez Bain & Company, revient sur les trois défis majeurs du groupe pour prospérer en tant qu’entité compétitive et innovante tout en garantissant l’autonomie stratégique d’accès à l’espace des Européens.

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ArianeGroup, l'Odyssée de l'Espace
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Un défi de taille attend André-Hubert Roussel, ce diplômé de l’École Polytechnique et de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications propulsé à la tête d’ArianeGroup, il y a tout juste un an. ArianeGroup, né en 2014 de l’ambition commune d’Airbus et de Safran de porter l’industrie spatiale européenne au plus haut niveau, est aujourd’hui un leader mondial de l’accès à l’espace avec ses 9 000 salariés et ses 3,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Succédant à Alain Charmeau, avec qui il a travaillé une dizaine d’années, André-Hubert Roussel a été mis sur orbite pour faire prospérer le groupe en tant qu’entité compétitive et innovante, mais aussi pour garantir l’autonomie stratégique d’accès à l’espace des Européens. Il est aujourd’hui confronté à trois défis majeurs.

Le premier est lié à son marché. Tétanisé par l’arrivée prochaine des constellations de petits satellites en orbite basse, le marché des grands satellites commerciaux géostationnaires a fortement reculé depuis 2014 passant de plus de 20 commandes par an à moins de 10 en 2017 et 2018. Avec un impact direct sur le marché des lanceurs. Face à ce contexte, ArianeGroup ne bénéficie pas de la même « préférence européenne » que ses voisins Américains ou Russes pour les lancements institutionnels.

Deuxième défi : la concurrence internationale, notamment celle de SpaceX. L’entreprise, pionnière dans la réutilisation d’éléments de lanceurs, bénéficie en outre d’un important soutien au travers de la commande publique américaine, permettant de casser les prix sur le marché commercial. L’entreprise d’Elon Musk a ainsi pris à ArianeGroup la place de leader mondial des lanceurs en 2017 et a réalisé près de deux fois plus de lancements en 2018. La réponse viendra-t-elle d’Ariane 6 qui promet de réduire les coûts de 40-50% ? Son premier lancement est prévu fin 2020, près de dix ans après celui de la Falcon 9 de SpaceX.

Dernier défi : la gestion en interne de sa transformation. L’aboutissement de la phase de développement d’Ariane 6 et l’amélioration de la compétitivité du groupe devraient engendrer la suppression de 2300 postes d’ici à 2022. Soit près d’un poste sur quatre.

Quelques signes encourageants sont venus récemment éclaircir le tableau. Fin novembre, lors de la conférence ministérielle de Séville, l’Agence Spatiale Européenne a obtenu un budget record de 14,4 milliards d’euros pour mener à bien ses projets dans les prochaines années. Et le marché commercial des satellites géostationnaires est reparti à la hausse en 2019.

Autant de bonnes nouvelles pour lancer l’odyssée de l’espace du nouveau président exécutif d’ArianeGroup qui aura à cœur, comme le président Kennedy en 1962, de relever ces défis « non pas parce que c’est facile, mais justement parce que c’est difficile. »

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