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Depuis la mise en place du Règlement Général sur la Protection des Données le 25 mai, rares sont les organisations à pouvoir se targuer d’être 100% ‘RGPD-compliant’.
Certains acteurs comme Didomi, l’une des 120 start-ups partenaires du Bain Alliance Ecosystem, se sont spécialisés dans la gestion du consentement et des données personnelles. Ces fournisseurs de service ont connu une accélération de la demande plusieurs mois avant l’introduction du RGPD, et encore plus forte depuis que la réalité réglementaire a rattrapé les retardataires le 25 mai.
Le secteur des media en particulier a connu un véritable ‘Black Friday’. La collecte des consentements a eu un impact direct sur leur trafic et leurs revenus, sous l’effet de l’application stricte du règlement par les moteurs de recherche et plateformes publicitaires programmatiques. Certains sites étrangers, comme le Los Angeles Times, ont préféré couper l’accès aux visiteurs européens plutôt que de se mettre en conformité. Il est vrai que le trafic international n’a pas une grande valeur publicitaire pour eux. Mais le répit pourrait n’être que de courte durée: l’Etat de Californie vient ainsi de voter son propre Consumer Privacy Act.
Beaucoup de communication, un peu de changement...
L’impact sur les internautes eux-mêmes reste à mesurer. L’exercice de communication a été plutôt réussi : difficile de rater le barrage d’emails que chacun a pu constater depuis quelques semaines. Mais pour quelle prise de conscience à long terme? La plupart des internautes se débarrassent des pop-ups apparus sur leurs sites favoris en donnant leur consentement, de la même manière que beaucoup acceptent les termes d’utilisation sans les lire. Les premiers constats de Didomi, à vérifier sur la durée, estimaient entre 10 et 15% la part de la population ne donnant pas son consentement.
... Et l'espoir de la collecte de données raisonnée
Au-delà de la mise en conformité, c’est une transformation en profondeur de la façon de traiter les données qui est nécessaire pour tous les secteurs d’activité. A l’ère de la collecte tous azimuts doit succéder celle de l’utilisation raisonnée: les entreprises doivent désormais cibler les données les plus utiles à la création de valeur, et les obtenir des utilisateurs au travers d’un échange plus équilibré entre service rendu et valeur concédée.
En somme, il est grand temps que les entreprises appuient leur stratégie data non pas sur les données qu’elles sont capables de collecter, mais sur les innovations que ces données peuvent rendre possible.